Laboriad

Hépatite C : symptômes, dépistage et traitement

Hépatite C : symptômes, dépistage et traitement

Hépatite C : symptômes, dépistage et traitement

L'hépatite C en bref

Avec plus de 150 millions de personnes infectées dans le monde, dont environ 600 000 en France (estimations), le virus de l'hépatite C constitue un problème de santé publique majeur.

Identifié en 1989, il est bien établi que la principale voie de transmission du virus est sanguine, bien que la transmission sexuelle soit également possible.

Souvent découverte de manière fortuite, l'infection par le virus de l'hépatite C n'est souvent diagnostiquée qu'à un stade avancé, lorsque la maladie est devenue chronique. Seuls 20 % des individus infectés parviennent à guérir lors de la phase aiguë.

Heureusement, les traitements disponibles aujourd'hui offrent une prise en charge efficace des personnes infectées, avec des taux de guérison élevés.

L'hépatite C : qu'est ce que c'est ?

L'hépatite C est une affection hépatique d'origine infectieuse causée par le virus de l'hépatite C (VHC), appartenant à la famille des Flaviviridae.

La phase aiguë de l'infection survient généralement après une période d'incubation d'environ 7 semaines, bien qu'elle puisse se manifester dès la deuxième semaine et jusqu'à 6 mois après la contamination. Dans 90 % des cas, cette phase aiguë se déroule sans symptômes apparents.

L'infection devient chronique dans 55 % à 85 % des cas et progresse vers la cirrhose dans environ 20 % des cas.

Il est actuellement estimé que 65 % des patients infectés par le VHC développent une forme chronique de l'infection.

Mode de transmission du VHC

La transmission de l'hépatite C est principalement associée au contact avec le sang.

Depuis les années 90, le risque de transmission par transfusion sanguine est devenu extrêmement faible.

  • L'usage de drogues par injection intraveineuse, et dans une moindre mesure par voie nasale (utilisation de paille) ou inhalation (partage de pipes à crack), demeure la principale voie de contamination.
  • Tout matériel en contact avec du sang et non désinfecté peut présenter un risque de transmission (tatouages, piercings, rasoirs, etc.). Les risques associés aux soins médicaux (endoscopie, injections, etc.) ont diminué.
  • Les accidents d'exposition au sang (AES), qu'ils surviennent dans un contexte professionnel ou non, peuvent également entraîner une transmission.
  • Bien que le risque soit faible, la transmission par voie sexuelle peut se produire, surtout en présence de contact sanguin, comme pendant les règles ou en cas de lésions causées par des infections sexuellement transmissibles (IST), par exemple.

Il n'existe aucun risque de transmission du virus de l'hépatite C par la salive, la sueur, la toux ou le simple toucher.

Les symptômes de l'hépatite C

Le virus de l'hépatite C entraîne une maladie hépatique appelée hépatite C, caractérisée par deux phases distinctes : l'hépatite aiguë et l'hépatite chronique.

L'hépatite aiguë survient dans les six premiers mois suivant l'infection. Bien qu'elle soit souvent asymptomatique, elle peut se manifester par des symptômes tels que la jaunisse (ou ictère), la fatigue, la fièvre et des douleurs articulaires et musculaires. Dans environ 20 % des cas, l'hépatite C se résout spontanément sans nécessiter de traitement.

En revanche, l'hépatite devient chronique lorsque le virus persiste dans l'organisme au-delà de six mois après l'infection. Cette persistance virale entraîne une inflammation du foie, conduisant progressivement à une fibrose hépatique, caractérisée par la formation de tissu cicatriciel. La fibrose peut également causer des dommages en dehors du foie.

Au fil du temps, la fibrose peut évoluer vers une cirrhose hépatique. Cette évolution est souvent lente et peut s'étaler sur une période allant de 10 à 40 ans après l'infection, sans que le patient présente nécessairement des symptômes spécifiques.

Les symptômes de l'hépatite chronique peuvent inclure une fatigue variable, parfois associée à une dépression, des problèmes cutanés tels que des ecchymoses, des démangeaisons ou une sécheresse de la peau, une sécheresse buccale et des yeux (syndrome sec), des douleurs articulaires et musculaires, une vascularite et des problèmes thyroïdiens. Il est important de noter que la présence de symptômes ne reflète pas nécessairement la gravité de l'infection.

Enfin, la cirrhose hépatique augmente le risque de développer un carcinome hépatocellulaire, une forme de cancer du foie.

L'hépatite C et la grossesse

Le risque de transmission de l'hépatite C de la mère à l'enfant est estimé à 5%. Cependant, en cas de co-infection de la mère par le VIH, ce risque augmente à 20%.

La transmission du virus de la mère à l'enfant se produit principalement lors de l'accouchement.

Diagnostic biologique d'une infection par l'hépatite C

Le bilan sanguin

Le bilan sanguin effectué dans le cadre de l'hépatite C vise à évaluer les altérations des paramètres biologiques associées à cette infection hépatique. Les éléments suivants sont examinés pour révéler ou fournir des indications sur l'évolution de l'infection :

  • Les enzymes hépatiques : transaminases (TGO, TGP), gamma-GT, phosphatases alcalines (PAL) et bilirubine. Leur élévation est observée en cas d'infection.
  • Le taux de prothrombine (TP), qui mesure le temps de coagulation du sang. Ce taux est prolongé en cas d'hépatite.
  • La numération formule sanguine (NFS), qui peut révéler une baisse du nombre de plaquettes et des perturbations des leucocytes (globules blancs) en cas d'hépatite.
  • La recherche de cryoglobuline, dont la présence peut être associée aux symptômes des phases aiguës et chroniques de la maladie.

Il est important de noter que ces paramètres peuvent être altérés pour d'autres raisons que l'infection par le VHC. Par conséquent, la réalisation d'une sérologie est indispensable pour confirmer ou infirmer le diagnostic d'hépatite C.

La sérologie VHC

La sérologie VHC consiste à rechercher des anticorps spécifiques dirigés contre le virus de l'hépatite C (Ac anti-VHC) dans le sang du patient. Une sérologie négative peut indiquer soit l'absence d'infection par le virus, soit une infection récente pour laquelle les anticorps ne sont pas encore détectables.

En cas de sérologie positive, surtout en l'absence d'antécédents d'infection par le VHC, il est recommandé de réaliser une seconde sérologie sur un nouvel échantillon de sang et une autre technique de détection pour confirmer les résultats.

La recherche d’ARN viral par PCR

La recherche d'ARN viral par PCR permet de détecter la présence de l'ARN viral du virus de l'hépatite C dans le sang, confirmant ainsi une infection en cours. Une PCR positive confirme le diagnostic d'hépatite C aiguë ou chronique.

La quantité d'ARN viral ne permet pas de juger de la gravité de la maladie, mais la PCR est utile pour suivre l'efficacité des traitements antiviraux.

Des tests sanguins spécifiques peuvent également évaluer le degré de fibrose hépatique (Fibrotest®, Fibromètre®) ou de nécrose inflammatoire (Actitest®), permettant de remplacer la biopsie hépatique.

Traitement de l'Hépatite C

L’intérêt du traitement de l'hépatite C est double : éradiquer si possible le virus et permettre une amélioration de l’état du foie.

Le traitement de l’infection chronique par le VHC repose sur deux médicaments : l’interféron qui stimule des défenses immunitaires et un antiviral qui bloque la multiplication du virus.

Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C contrairement aux hépatites A et B.